Opération Cay/Chute Libre de Lois McMaster Bujold

J’ai lu, 320 pages, 1997, Science-fiction

Avant de vous parler un peu plus en détail de ce tome ci, je tenais à vous parler un peu de la série dont il fait parti et de mon rapport à celle ci.

La Saga Vorkosigan

La Saga Vorkosigan est l’une de mes séries de SF préférée. Du fun et de l’action mélangée avec un personnage inoubliable.
Si vous cherchez de la SF hyper accessible et qui traverse plein de sous genres différents (on passe d’un coté pirates de l’espace à des intrigues politiques, de la découverte d’autres civilisations à un des enquêtes toutes aussi sympa les unes que les autres au fil des tomes …), n’hésitez pas ! Et n’ayez pas peur du nombre de tomes, chaque tome est court et se lit vraiment tout seul. Une série qu’on dévore.

Je l’ai lue début des années 2010, à l’époque où j’ai repris la lecture après une grosse panne de lecture de 7 ans.
Je pense que c’était le genre de séries dont j’avais vraiment besoin. J’ai lu tout les tomes à la suite, sans pouvoir les lâcher et j’étais vraiment triste à la fin de ne pas en avoir plus. (j’ai même versé une petite larme à l’idée de ne plus jamais lire à nouveau du Miles)

Il faut aussi savoir que cette série, est composée pour moi de 2 parties. Une principale qui suit le personnage principal Miles Vorkosigan et ce que j’appelle la secondaire, qui est composée de plein de tomes « hors séries » qui approfondissent l’univers.

Parmi eux on a certains qui sont des spin off, par exemple ceux sur la mère du héros, ou le tome sur son cousin, et d’autres qui sont plus la pour nous faire découvrir d’autres endroits du monde. Operation Cay est dans cette dernière catégorie. L’action se déroule plusieurs centaines d’années avant la trame principale, et ce qui s’y passe n’a aucun lien avec le reste.
C’est un préquel indépendant en gros.

Mais du coup j’avoue que si j’adore la série principale, mon avis pour les tomes HS est en général moindre.
Et si j’ai passé de très bons moment dans certains (Barrayar), ou des bons moments mais sans plus comme dans Ethan d’Athos ou L’alliance, d’autres m’ont moins plu (La Reine rouge par exemple).

Du coup Opération Cay est vraiment le tout dernier qu’il me restait à lire.
Celui qui, de base par son sujet, m’intéressait le moins sur le papier. Disons que depuis le début il ne me disais rien et que je n’entrais pas forcement dedans de manière particulièrement enthousiaste.

Ça explique aussi pourquoi j’ai mis 10 ans à la sortie après la série principale.
Je pense que si je n’avais pas eu cette LC proposée sur un groupe de lecture, en ayant le livre dans ma bibliothèque, je ne l’aurais surement jamais sorti (ou alors bien plus tard, encore dans 10 ans?).

Petit point niveau ordre de lecture.
Opération Cay (Chute Libre dans les intégrales) est placé en premier dans les intégrales de la série, parce que chronologiquement il se déroule avant l’intrigue principale. Mais personnellement je ne vous conseille pas vraiment de le lire en premier.

Je précise : c’est possible, il n’y a rien qui empêche ou gâche sa lecture si on le lit avant, mais c’est un livre qui du coup n’offre aucun background du monde. Sur ce point il est clairement plus destiné aux personnes connaissant déjà la série, car si on le lit tout seul on peut avoir l’impression que l’ensemble est un peu vide (il ne revient pas du tout sur le contexte général de l’univers, il parle juste d’un point précis du passé du monde). En gros il sera mieux apprécié lu au milieu, dans l’ordre de publication initial.
J’y reviens plus tard dans la suite de mon avis d’ailleurs.

Opération Cay

Du coup, ceci dit, parlons un peu plus du livre.

Leo est un professeur de soudure spatiale, un expert technicien qui a fait une grande carrière pour enseigner les danger du métier.
Il est recruté pour entrer dans un projet très spécial : le projet Quaddie.

Dans l’Habitat, une station immense coupée du monde, située dans un système inhabité mais riche en ressource, un grand groupe a développé un nouveau type d’humains. C’est une merveille de génétique, qu’on pensait impossible. A tel point que ceux ci sont carrément leur propre espèce d’homo sapiens, différente de celles des humains qui se considèrent comment « normaux ».

La caractéristique principale des Quaddie : avoir 2 bras qui remplacent leur jambes.
En fais même pour le reste de leur corps ils ont été développés spécifiquement pour le vide : os plus légers mais plus souples, système cardiaque et digestif adapté à une vie entière sans descendre une seule fois sur une planète.

En effet, dans le présent c’est ce qui coûte le plus cher aux employeurs qui travaillent dans l’espace : pour chaque trimestre passé dans le vide, un humain doit passer ensuite 1 mois en gravité, sinon il perd de la masse osseuse, il risque de développer des cancers, etc … Les dangers du vide en gros, comme on le voit sur les astronautes actuels dans la station spatiale.

Le grand groupe pense avoir réalisé leur jackpot avec ces Quaddie, car eux pourront travailler tout le temps, sans arrêt obligatoire. Ils pensent pouvoir les transformer en techniciens qualifiés et les louper au prix fort dans les chantiers et sur les stations spatiales en faisant un énorme bénéfice.

Mais le problème c’est que c’est un projet sur le long terme. En effet on ne peux développer que des bébés, pas directement des adultes.
Et ces bébés il va falloir leur laisser le temps de grandir, les éduquer, les donner un environnement de développement sain, les protéger des réactions racistes des autres humains qui les compare à des singes, etc … Sans parler du fait qu’il y en aura forcement qui ne seront pas adaptés au postes les plus rentables dans l’espace.
Beaucoup de temps et d’argent perdu en gros.

Quand Léo découvre ce projet bien caché, les premiers Quaddie arrivent à leur 20ènes d’années.
Ils sont tous très jeunes, très manipulables et très naïf. En effet l’entreprise ne leur a donné que les connaissances nécessaire à leur évolution dans leur métier et les a coupé du monde réel depuis leur naissance.
En plus Leo est horrifié de voir qu’ils sont vraiment traités comme des marchandises, des esclaves élevés en batterie. Ils n’ont même pas le choix de leur partenaire, car on leur faire avoir des bébés de façon planifiée pour augmenter leur nombre rapidement et mixer leur génétique.

L’entreprise se réfugie derrière le paravent que ce ne sont pas de vrai humains, et du coup qu’ils ne tombent pas sous le coup des lois qui bannissent ce genre d’action normalement.

Evidemment Leo ne va pas rester la à rien faire. Il utilise ses cours pour se rapprocher des jeunes gens et sonder le terrain pour voir si une action est possible et essayer de leurs ouvrir les yeux sans que la direction, qui surveille activement sa précieuse cargaison, ne s’en rende compte …

Mais dans toute entreprise les envies, les politiques, les têtes, changent au fil du temps. Et la nouvelle directrice qui vient faire un tour sur place pour voir montre bien qu’elle en a marre de voir ce projet coûter si cher. Elle ne considère pas les quaddie comme des humains, mais plus comme des animaux encombrants.
Pour elle s’en débarrasser de façon rapide serait une bonne solution.

Leo et ses jeunes amis vont devoir mettre leur grand projet à exécution plus rapidement que prévu …

Sur le papier on retrouve tout à fait les thèmes forts de la série principale. Ça aurait très bien pu vraiment bien marcher.
Mais finalement tout ce que j’en retiens c’est une petite lecture pas vraiment marquante.

Déjà pour moi ce roman se classe plus en littérature jeunesse, un fait que je n’aurais jamais dit sur les autres tomes de la série.
En effet la majorité des personnages principaux ont moins de 20 ans et découvrent la vie.

Ils sont d’une naïveté gentillette qui rend l’ensemble un peu trop manichéen (les gentils petits Quaddie mignons contre la classe dirigeante de l’entreprise méchante, raciste et sans cœur)

Leo est le seul vrai adulte raisonnable de l’ensemble en gros.

Et même Leo, c’est vraiment le type au grand cœur, qui devient un peu le papa des Quaddie, leur mentor. Il est aussi un peu mou j’ai trouvé, pas le genre hyper actif.
Mais il n’a pas de vrai personnalité en dehors de ça, c’est juste le gentil qui va lutter contre les méchants.

L’autre point qui donne cette impression de roman jeunesse a été le fait qu’il n’y ai quasiment pas de background ou de descriptions.
L’Habitat est une station spatiale utilitaire, lambda, au milieu du vide, sans lien avec aucune nation, aucune politique ou autre …
J’en avais déjà parlé avant sur le fait que je ne recommandais pas de lire ce livre en premier pour découvrir la série. Ce n’est certainement pas en lisant ce tome qu’on a conscience de tout ce qui rendait la Saga Vorkosigan intéressante, les différents peuples, les personnages forts et marquants …

Et dernièrement, j’aurais aimé voir mieux traité le thème de l’exploitation sexuelle. Notamment une des personnages principaux qui subit clairement ce qu’on appelle aujourd’hui des viols. Je sais qu’il faut mettre ce livre dans son contexte (il a été écrit et publié dans les années 80 en VO), et que du coup ça n’était pas un sujet qu’on traitait de la même façon à l’époque. Mais le fait que ça soit passé sous silence, en dehors du fait qu’elle n’est plus obligé de le faire après, m’a déçu.

Alors certes je ne dis pas que c’était une mauvaise lecture dans l’ensemble. J’ai passé un bon moment.
Mais pas grand chose de plus quoi.
C’était assez basique finalement.

Un bon thème, mais des personnages et un univers qui manquaient de substance.

Du coup on peut limite appeler ça une déception vu que j’aurais voulu l’apprécier comme le reste de la Saga. Mais vu que déjà au départ je n’en attendais pas grand chose et que je ne l’ai pas sorti avec enthousiasme, je peux juste dire qu’il a été à l’image de ce que j’en imaginais et de ce qui me retenais de la lire plus tôt.

Dommage.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge Summer Stas Wars – The Mandalorian

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge S4F3 2021 !

6 commentaires sur “Opération Cay/Chute Libre de Lois McMaster Bujold

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