La dernière geste, tome 1 : Dans l’ombre de Paris de Morgan of Glencoe

ActuSF, 436 pages, 2019, Fantasy

Je n’avais pas de grosses attentes sur ce livre. En fait j’avais même un peu peur de le sortir à cause de l’étiquette jeunesse et le fait qu’en général ça ne passe pas super avec moi. Mais j’ai tout de même tenté parce que les avis du second tome étaient assez positifs.

Résultat ça c’est passé exactement comme je l’imaginais. Pas que j’ai détesté, on est loin de la tout de même, mais j’ai trouvé qu’il souffrait des clichés énervants de la littérature jeunesse. Et en plus d’être prévisible je n’ai pas vraiment aimé la fin car à mon avis elle était inutilement dramatique à mon avis (juste pour choquer / faire pleurer le lecteur).

Résultat je suis quand même assez mitigée.
Néanmoins je pense que pour le public adapté (à savoir la jeunesse, ou les amateurs de littérature jeunesse que les clichés ne gênent pas) ça peut faire une bonne lecture.

Du coup de quoi ça parle.
Nous suivons divers personnages dans une uchronie magique.

Le Royaume de France veut renforcer ces liens avec l’Empire du Japon dans un monde où ils sont les leader du monde (avec le Sultanat Ottoman en 3ième grosse puissance, mais qu’on ne voit pas vraiment pour l’instant).
Dans ce monde qui n’a jamais connu les révolutions et les avancées gouvernementales qui ont amenées notre république actuelle, les puissants continuent d’asseoir leur puissance en contrôlant et maltraitant leur peuple qui vit dans la grande majorité dans la pauvreté.

Dans ce monde il y a aussi une autre différences majeure avec notre monde : on connait et asservit les créatures magiques depuis des siècles.
Ils sont considéré comme des moins que rien et quand ils ne sont pas transformés en esclaves ils sont considérés comme le mal, du à des décennies de manipulation et de propagande qui en ont fait les bouc émissaires de tout les problèmes possibles.

Dans cette situation nous suivons principalement pour l’instant la princesse Yuri, une des héritières de l’Empire du Japon. Celle ci a été promise sans son accord en mariage à l’héritier du royaume de France.

Élevé dans la richesse comme la perle de son père, qui travaille comme ambassadeur du Japon en France, celle ci est en fait totalement prisonnière de son éducation. Elle connait par cœur tout les codes pour naviguer le monde des plus puissants, et n’est pas du genre à vraiment se préoccuper du reste.

Et pourtant, après la déception de cette promesse de mariage, elle se sent à l’étroit dans sa vie. Du coup quand on lui propose de fuir et d’aller voir ce qui se passe ailleurs, elle décide sur une impulsion d’accepter …

Bien sur ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que sa disparition donnera une excuse à sa famille et à la famille de son promis pour s’en prendre à tout les indésirables.

Bien sur je n’ai fait qu’effleurer l’ensemble pour ne pas vous en dire trop, mais c’est plus complexe que juste une riche qui fuit un mariage forcé. Il y a des histoires de familles, des cœurs brisés, des jalousies, et tout le coté créatures magiques qu’on suit aussi comme personnages principaux autre que la princesse.

Les rencontres de celle ci lui donneront l’occasion de découvrir tout ce monde qu’elle ignorait totalement, un monde ou des gens différents peuvent vivre ensemble en paix.

Le principal problème de la majorité du roman pour moi a été justement ce coté la. La princesse « innocente » découvre un autre monde où tout le monde peut être égal, dans une atmosphère où les gens sont amis et s’entraident, des notions qui lui étaient inconnues. Elle ouvre les yeux en gros.
L’ensemble faisait bien trop « donneur de leçon » pour moi. C’était trop les bons contre les méchants, et ça manquait de nuance.

Puis j’avoue que je n’avais pas vraiment de d’atome crochu avec la princesse. Elle ne me paraissait vraiment pas sympathique. Pendant plus de la moitié du livre j’avais envie de lever les yeux au ciel et de passer à autre chose. J’avais du mal à lui trouver des circonstances atténuantes. Certes elle a vécu dans une cage en or, mais elle était quand même entourée de plusieurs « créatures magiques » et à mon avis si elle s’était un minimum intéressé à son entourage plutôt que de les prendre pour des meubles vivants, elle aurait largement pu faire (un partie de) ces découvertes avant.
Bref, j’avais du mal avec ce personnage.

Après oui, c’est un livre jeunesse, j’aurai peut être du m’en douter. Mais ici on veut vraiment donner une atmosphère sombre du genre dystopique ce qui crée le genre de clichés qu’on trouvait dans les « classiques » de la dystopie jeunesse où le monde est forcement totalement noir et blanc.
J’ai retrouvé tout ce que je n’aime pas dans ce genre de récit.
Ce n’est juste pas ce que j’aime lire en gros.

Je reviens rapidement sur le final. Je suis un peu déçue. Déjà cette situation aurait facilement pu être évité si les adultes avaient pris leurs précautions avant, mais en plus elle n’avait pas forcement besoin d’être le pire drame qu’on puisse imaginer.
Du moins ma réflexion en lisant ces passages était que c’était comme si rien n’avait jamais été fait pour imaginer la sécurité des habitants en cas d’attaque. Limite comme si tout les adultes avaient manigancés pour faire en sorte que tout se finisse le plus mal possible pour leur propre camp volontairement si la situation se présentait. Dans le genre pas crédible, on est en plein dedans.
A moins d’un retournement de situation pour l’instant improbable, qui justifierai ce fait après coup, j’avoue que ça ne m’a pas vraiment plu.

Pour ce qui est de la suite j’avoue que j’hésite encore. Le second tome est apparemment bien mieux, d’après les avis des lecteurs, sauf ceux qui n’ont vraiment pas accroché au premier déjà.
Du coup je me demande si c’est vraiment pour moi, si je vais rester sur mon avis ou être agréablement surprise ou pas.

A voir donc.

14 commentaires sur “La dernière geste, tome 1 : Dans l’ombre de Paris de Morgan of Glencoe

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  1. Le tome 2 est justement bien moins « blanc ou noir » donc ça atténuera certainement un des défauts que tu lui as trouvés.

    Maintenant c’est difficile à dire vraiment parce que je comprends toujours pas bien l’argument de  » c’est trop jeunesse ». Pour moi la bienveillance de cette communauté était une qualité, un peu comme chez Becky chambers.

    Après j’admets que Yuri est parfois un peu transparente, c’est vraiment le reste du casting qui fait l’attachement pour moi.

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    1. C’est pas tant le fait d’être bienveillant en soi qui m’a gêné je dirais, c’est le fait qu’on se serve de ça quasiment uniquement pour le facteur sympathique et faire évoluer le personnage principal. Pour faire la leçon en gros « bouh, t’as été élevée dans un monde de gros méchants pas beaux, nous on est les gentils mignons ». En gros ça manquait vraiment de nuances.
      Il manquait de personnages sympathiques dans le camps du pouvoir et de personnages antipathiques dans le camp des gentils.
      C’est ça qui en fait un roman jeunesse, à mon avis.

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      1. Pour le coup, c’était le propos, quitter un environnement toxique pour aller vers un environnement bienveillant, pour moi c’était un peu l’idée.
        Mais un peu comme dans Malice, je vois pas le manichéisme comme un défaut en soi.

        Mais si ça peut te rassurer, la suite met plus en nuance les personnages du côté du palais, ça fait moins « gentils/méchants »

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  2. Dommage la couverture matière est beaucoup, mais comme toi je crains que le côté jeunesse ne passe pas, surtout qu’en général je crois être encore plus critique que toi à ce sujet. J’aurais bien aimé découvert l’univers mais ce sera sans moi

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  3. C’est certain, le tome 2 apporte de la nuance, principalement parce qu’on est plus dans la commune utopique de Paris et qu’on voit un peu le monde… Mais il faut pas se voiler la face, le rail (et les demi humains) c’est les gentils, et la royauté c’est les grosses enflures, et l’histoire erre un peu sans but, comme l’héroïne.

    Perso mon plus gros problème c’est les persos qui changent de langue au milieu de leurs phrases.

    Ceci étant dit, ça se lit vite et j’aime voir une protagoniste devenir une adulte autonome. L’autre cretin qui utilise « chan » pour une collègue adulte, c’est plus dur d’y croire, mais bon.

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    1. Haaaa, oui en effet. Les bouts de phrases en anglais au milieu, c’était nul j’ai trouvé.
      Pour le japonnais ça ne m’a pas étonné, c’est pour ça que je n’en ai pas parlé. En fait c’est pour ça que je n’aime pas quand les auteurs non japonnais parlent du pays. Ça fait trop « pour faire cool » et ça fait plein d’erreurs. Pour quelqu’un comme moi qui ai étudié les japonnais pendant des années c’est un désastres en général.

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      1. Je le dis à toutes fins utiles, dans le 2 il y a des phrases qui commencent en français et qui finissent en russe, ou en breton, ou en japonais ou en anglais. Mais jamais en cyrillique ni en kanjis ni en hira/kata, tristesse, c’est comme un job de traduction abandonné à mi-parcours, on a même pas l’écriture normale.

        Même sentiment aussi pour l’utilisation de ces langues, c’est visiblement pour colorer le récit, mais c’est tellement incongru, et même quand c’est correct syntaxiquement, ça ne semble jamais correct contextuellement.

        Aimé par 1 personne

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