Theirs Not to Reason Why, book 5: Damnation de Jean Johnson

Ace Books, 385 pages, 2014, Science-fiction


Une fin de série très attendue. Je ne sais pas si on peut vraiment dire que j’ai moins aimé ce tome, mais il y a eu quelques passages ou j’ai un peu décroché. La fin était très forte émotionnellement, mais sans grosse surprise vu qu’elle était amenée depuis quelques tomes donc on se doute bien que ça finira un peu comme ça depuis longtemps.

Je suis contente d’avoir terminer cette série, surtout vu le mal que j’avais à lire les tomes au début. C’est aussi comme ça que je mesure mes progrès « invisibles » en anglais. D’une année sur l’autre (je lisais environ un tome par an) je trouvais la lecture de plus en plus facile, jusqu’à ce dernier tome qui est le seul que j’ai lu a un rythme normal, au même rythme que mes autres lectures.

Pour résumer grossièrement le principe de la série : Nous suivons Ia (ia) une jeune femme qui peut voir dans le futur très lointain. Elle sait donc depuis longtemps que dans environ 500 ans la quasi totalité de la vie dans la galaxie va être anéantie. Elle a longtemps cherché et finalement elle a réussi a trouver un chemin qui sauvera l’humanité (et ses alliés).
Mais ce chemin requiert qu’elle fasse ses preuves et devienne le héros d’une génération pour que sa parole soit toujours vénérée 500 ans dans le futur et que les humains suivent toujours ses instructions même si sur le coup ça pourrait sembler bizarre, illogique ou contre productif. (d’ou le titre de la série « Theirs Not to Reason Why », ils doivent pouvoir suivre ses ordres sans se questionner)
Elle se forge donc au fur et à mesure des tomes une réputation et un surnom « la prophète des temps lointains ».

Mais elle ne peux pas tout contrôler, les humains restent maîtres de leurs décisions quoi qu’elle fasse. Elle doit donc toujours lutter contre des personnes qui ne sont pas convaincues de son pouvoir, ou pour qui ses décisions ne sont pas bonnes, par exemple si ils ont quelque chose à perdre, ou si ça ne leur permet pas de gagner autant d’argent qu’ils aimeraient … (un peu comme les industriels/financiers actuels et le changement climatique actuel, si on devait faire une parallèle).

*****

Cette série est un peu spéciale, je comprend qu’elle ne plaise pas à tout le monde.

Déjà elle n’est pas du tout linéaire. Pas dans le sens ou les passages ne se suivent pas (ils sont bien dans l’ordre chronologique), mais dans le sens ou entre chaque chapitre il peut se passer aussi bien une minute que plusieurs années.

On ne suis que les passages importants dans l’intrigue générale, et du coup on zappe quasiment toute l’action. Ou disons qu’on en a des miettes, juste un passage au milieu, ou juste la fin, ou le début … En gros juste le passage qui a fait basculer la situation, pas l’ensemble.
L’intrigue principale progresse donc par à-coup, sautant les passages ou tout se déroule comme prévu avant, qui ne nous sont que vaguement racontés ou qu’on devine au vu de ce qu’il se passe après.

La structure du livre pendant sa quasi totalité (sauf le final) est en fait basée sur une interview que le personnage principal fait aux reporters. On commence donc chaque chapitre par une partie de la réponse du personnage principal à la question du journaliste, et ensuite on passe à la description de la scène en question.

Dans l’ensemble le ton est très posé, limite clinique. On n’est pas sur un livre basé sur les personnages. Ia(ia) n’est pas une personne sentimentale ou émotionnelle. Au contraire c’est une personne méthodique et obsessionnelle avec son plan. Tout est prévu à l’avance, rien n’est laissé au hasard. Elle prévoit à chaque fois les différentes possibilités et se lance donc à l’avance dans ce qui sera peut être nécessaire pour les différents futurs possibles, en abandonnant à chaque fois ceux qui ne se réalisent pas.
Ia a prévu toutes ses phrases à l’avance, elle connait les résultats possibles de tout ses mouvements, … du coup elle ne se relâche jamais, son temps est chronométré à la seconde et elle ne dévie jamais de son chemin malgré des passages difficile et les personnes stupides qui encombrent son passage.

Dans ce tome on voit bien qu’elle est à bout, ça fait 11 ans qu’elle a commencé son plan, 11 ans ou elle n’est plus vraiment elle-même et ou elle s’est transformée en une machine qui n’a qu’un but unique et qui doit absolument réussir.

Ce tome diffère des précédents, car on est clairement plus sur de la SF politique/diplomatique que sur de la SF militaire. Ce qui est logique vu qu’on entame la dernière partie qui rend les choses plus globales qu’avant ou Ia n’avait qu’a gérer son propre vaisseau. Les passages importants sont ceux ou Ia se retrouve à devoir expliquer ses plans à toute sorte de gouvernements et de peuples. Avec à chaque fois une démonstration de ses capacités …

J’avoue que je suis quand même moins fans de ce genre de passages. Non seulement je suis un peu perdue, parce qu’il y a plein de peuples et autres qu’on n’avait que vaguement entendu parler avant, mais à chaque fois on a un passage de 30 pages à nous raconter la façon dont Ia utilise leurs mœurs pour se faire accepter et les faire rentrer dans son alliance est des fois un peu de trop pour moi.
Du moins disons que j’ai eu du mal des fois à en trouver vraiment l’utilité. Surtout que ça amène pas mal de répétitions au final. Toujours des gens divers et variés qui doutent pour diverses raison, et Ia qui tente de les convaincre.

Heureusement, dans ce tome, une grosse partie de son plan consistera à éliminer les Salik. Du coup on repart un peu plus dans de l’action sur le dernier tiers.

Ce peuple de prédateurs est un ennemi immuable des humains et de leurs alliés. C’est un peu comme des moustiques, on a beau s’en débarrasser chaque année, il en revient toujours. Non pas qu’ils soient particulièrement avancés ou puissant en comparaison des autres, non, mais ils ont un instinct prédateur qui les empêche de se lier et d’imaginer la paix (la paix n’existe pas pour eux, même dans la défaite, c’est pour ça qu’ils reviennent encore et toujours).

Hors pour pouvoir avancer dans son plan et empêcher la destruction de tout lors de l’arrivée des ennemis lointains (500 ans dans le futur), il ne faut pas qu’ils soient en guerre contre un autre ennemi à ce moment la.
Ia a tout tenté, étudié des millions de possibilités. Mais quoi qu’on fasse si les Salik survivent, la galaxie ne résistera pas aux ennemis qui arriveront. Les Salik doivent donc disparaître, définitivement.

C’est donc une guerre totale d’anéantissement dans laquelle se lancent les humains et leurs alliés.

Si je devais avoir un petit regret sur la fin, je dirais que je l’ai peut etre trouvé un peu trop courte. Elle est à l’image du personnage principal : sans chichi, efficace, et très peu sentimentale.
D’ailleurs la série se termine sur la dernière action de cette guerre. Il n’y a pas « d’après », pas de vue du futur ensuite, donc finalement on ne sait même pas si ça a vraiment réussi comme elle l’avait vu, même si on se doute que oui.

Au final j’ai bien aimé cette série dans son ensemble, elle change de mes habitudes. Je n’avais jamais lu une série aussi peu basé sur les personnages, aussi clinique dans l’avancement de l’intrigue et dans son ton sans que ça ne gâche l’intérêt de l’ensemble.



Mes avis sur les tomes précédents : book 3 : Hellfire , book 4 : Harship, (les précédents ayant été lus avant l’arrivée de mon blog)

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