Le Dévoreur de soleil, tome 3 : Demon in White de Christopher Ruocchio

Daw Books, 784 pages, 2020, Science-fiction

Encore une fois, l’auteur nous change totalement d’ambiance dans ce troisième tome qui se rapproche bien plus de pouvoir et donc des dangers d’erreurs pour notre héros. J’avoue que j’ai un peu moins apprécié ce tome en comparaison des deux précédents, car le coté scientifique de certaines découvertes prend une tournure auquel j’ai eu un peu de mal à adhérer. Mais malgré tout ça ne m’a pas empêché de passer un bon moment dans cette lecture.

Ce que j’apprécie beaucoup dans cette série est vraiment l’univers mis en place, autour de l’Empire. Il est loin d’être parfait mais justement le héros arrive à voir, de par ses voyages et ses rencontres, les autres points de vues sur la question. Il est donc un peu moins aveuglé par l’hégémonie de son empire que la plupart des autres personnes que lui et ses hommes côtoient.

Je vais vous donner un peu une idée des différents points de contexte et de background qu’on découvre dans ce tome, sans parler de ceux qui peuvent être spoiler vis à vis de l’intrigue. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, il faut mieux commencer par ma chroniques des tomes précédents.

On poursuit la vie de Hadrian Marlowe. Ce tome ci se déroule 80 ans après le précédent, Hadrian a donc 115 ans environ, même si il c’est déroulé en temps global plus de 400 ans depuis sa naissance (on passe les années en stase pour voyager d’un endroit à l’autre, car les voyages sont très très très longs).
Je précise qu’on est dans un monde ou les personnes de la lignée impériale peuvent vivre pas loin d’un millénaire, donc il n’est encore qu’au début de sa vie. D’ailleurs son moi âgé qui raconte l’histoire dit qu’il se considérait toujours comme un enfant à cet âge la.

L’ADN des courtisans de la cour impériale est tellement modifiée qu’ils ne peuvent plus se reproduire naturellement. Sans l’aide des laboratoires de l’empire, à la solde de l’empereur, qui sont les seuls à avoir la connaissance pour réaliser des fécondations in vitro dans ce monde ou toute technologie est bannie, toute progéniture sera dégénérée. On en rencontre deux dans l’intrigue, deux handicapés sévères qui sont en plus très mal considérés par la société car ils prouvent bien qu’il ne faut pas aller à l’encontre des règles.

Par ce biais l’empire contrôle tout les nobles, et toute la richesse. Toute personne se distinguant est récompensée par la modification de son ADN conduisant à l’ajout de longueur de vie -les humains normaux ne vivant pas plus que la normale. Mais du coup cette personne tombe dans les filets et ne peux pas non plus se reproduire sans l’accord de l’empire.
Tout fait qui va à l’encontre de l’empire et de ses règles fait bannir la personne et donc le condamne à l’infertilité et à la fin de sa lignée.

La famille impériale de son coté ne se reproduit qu’entre elle. Bien sur ses labos font tout pour qu’il n’y a pas de progéniture mal-formée, ni de trop forte divergence dans les gênes, malgré la consanguinité. Toute la famille ne sont donc quasiment que des clones. L’empereur, à 400 ans, a environ 150 enfants avec sa cousine, tous limite identiques. Parmi ses enfants, aucun n’aura le droit de se reproduire sauf celui qui lui succédera, qui épousera à son tour un autre membre de sa famille, et les rares se mariant pour la politique en dehors de la famille, mais qui du coup sortent de la lignée principale et de la succession.
D’ailleurs un mythe dit qu’un jour, à force de se reproduire entre eux, un clone parfait du premier empereur reviendra et cette période marquera le début d’une nouvelle ère pour l’empire.

Voila comment fonctionne l’empire. C’est une machine énorme qui est en mouvement. En fait la seule chose que j’ai un peu regretté dans l’ensemble était le fait qu’Hadrian est directement en lien avec l’empereur. Du coup on zappe un peu les intermédiaires, la cour elle même. Et finalement en dehors de 2 ou 3 ministres qu’on ne voit que de loin, on n’explore pas vraiment ce microcosme que j’aurais aimé découvrir. En plus, comme on a zappé pas mal d’années entre les deux tomes, on ne sait pas vraiment comment Hadrian a réussi à rester dans ce nid de vipère si longtemps sans que personne ne l’importune.

Dans ce tome, pour ce qui est de l’intrigue, Hadrian se voit charger de l’éducation d’un des fils de l’Empereur, Alexander. Celui ci devient son écuyer. 

Il est envoyé en mission directement après pour essayer de retrouver deux légions qui ont disparu. Celles ci étaient en transit dans une zone ou d’autres vaisseaux ont aussi disparus auparavant.
Mais la zone est immense, et rien que pour y aller ils vont mettre 20 ans. Que vont-ils pouvoir trouver si longtemps après la disparition? Les a-t-on envoyer dans une mission qu’ils sont censé échouer?

Même si les thèmes de la série sont très intéressants, j’ai moins apprécié ce tome que les deux précédents. Ça reste une bonne lecture, certes, mais j’ai tout de même eu plus de mal à l’avancer, lui trouvant des longueurs.

Le premier petit problème qui a mon avis est du à un problème d’édition a été un petit souci de répétitions. Une vraiment grossière (le personnage répète le même texte à 10 pages d’intervalle), que j’aurais pu oublier si ce même point précis n’avait pas à son tour été encore répété 3 fois dans la suite. Du coup à chaque fois que je le voyais ré-apparaître je levais les yeux au ciel en me demandant pourquoi l’auteur insistait tant sur ce point. On n’a pas besoin de répéter un truc 5 fois de la même façon pour que le lecteur comprenne le message, c’est lourd. Après je ne sais pas si je l’aurais même remarqué si il n’y avait pas eu la première répétition qui elle était une vrai erreur (qui sera corrigée plus tard j’espère). Mais il n’empêche que ça m’a sorti du récit alors que ça n’aurais pas du.

Ensuite j’ai trouvé que le schéma général de l’intrigue était trop semblable au tome précédent. Du coup j’avais des fois l’impression après coup d’avoir su à l’avance ce qui allait se passer (je précise, pas au niveau des découvertes qui sont originales, mais plus dans la façon dont ça affecte le héros sur l’ensemble du tome). Du coup ce n’était pas aussi grave que si je l’avais remarqué pendant ma lecture, mais avec un minimum de recul le schéma me paraissait évident.

Heureusement, pour l’instant chaque tome nous fait découvrir certains points précis dans l’univers ce qui apporte toujours un plus à l’ensemble. Le premier étant le peuple, le second les AI et les ennemis extraterrestres, et ce troisième tome parle de l’empire via l’empereur et sa famille, ainsi que le passé de l’humanité et ce que ça peut apporter comme éléments. La aussi on est sur un point que j’apprécie énormément. Chaque tome à son ambiance et est finalement très différent des précédents.

Du coup on ne peux pas dire que je me suis ennuyé, mais il y a quand même de nombreux moments ou j’aurais voulu que ça avance un peu plus vite car les héros consacrent de nombreuses années à la recherche et du coup il ne se passe pas grand chose.
Je précise que je ne considère pas ça comme un mauvais point, on est sur une série au long court de toute façon. C’était juste un peu plus marqué dans ce tome ci. Sans doute parce que les sujets abordés m’intéressaient un peu moins.

Autre point à noter, le fait que je ne suis encore totalement convaincue par le coté scientifique d’une des découvertes les plus importantes de ce tome ci. Après c’est vraiment un sujet de physique que je ne maîtrise pas donc ça ne sera pas à moi de décider si c’est vraiment possible ou pas. Je dit juste que ma suspension d’incrédulité n’a pas fonctionné. D’ailleurs je pense que c’est à cause de ça que j’ai trouvé le tout un peu longuet. Au lieu d’être passionné et de vouloir en savoir plus, ça m’ennuyait car tout venait confirmer ce coté la.

Et pourtant il y a plein de points très « avancés » niveau science qui sont présents dans ce livre, comme les AI qui contaminent les cellules vivantes, le fait de pouvoir transférer son « être » dans un autre corps … Ceux ci ne m’avaient pas gêné dans les tomes précédents. Sans doute parce qu’ils ont plus habituels dans ce genre de livres, ce qui n’est pas le cas du point en question. Celui ci a peut être juste été la découverte de trop.

Après on va dire que je suis un peu réservée, je ne suis pas totalement bloquée sur ce point. En plus pour l’instant on n’en n’est qu’à découverte de la chose. Attendons de voir comment l’auteur va faire évoluer les choses ensuite ensuite. Je pourrais changer d’avis si c’est bien fait.

Dans l’ensemble on avait aussi pas mal de grosses batailles. On peut également dire que sur ce point la aussi on est monté de niveau. Au départ Hadrian se battait presque seul, enfin si on peut dire qu’il est seul en ayant une compagnie de mercenaires avec lui. Mais maintenant quand on parle de combats, c’est plus des centaines de vaisseaux contenant des centaines de milliers de soldats chacun.

D’ailleurs c’est aussi un point qui m’a fait me questionner. Pourquoi envoyer autant de soldats pour des batailles dans l’espace ou lesdits soldats vont rester en stase car n’ayant aucune utilisé, si on sait que quand l’ennemi capture un vaisseau il va se servir des soldats comme garde-manger?

La guerre pour l’Empire est devenu un espèce de concours de superlatif ou les généraux pour se justifier et ne pas perdre leur vie si ils ne gagnent pas se sentent obligé d’envoyer toujours plus d’hommes sur place dans le style « j’ai fais tout ce que j’ai pu, mais ça n’a pas fonctionné ». Sans prendre en compte les vies perdues qui se comptent en millions pour chaque défaite.

Bref, un peu moins de waou sur ce tome, et un peu plus de lenteurs. Mais l’univers me plait toujours autant de par sa grandeur, sa variété, et le coté un peu théâtral de son ambiance. Je lirais le suivant avec plaisir quand il arrivera, ne serais-ce que par curiosité pour voir comment l’auteur va faire évoluer le point qui m’a moins convaincu.



Mes avis sur les autres tomes de la série.

2 commentaires sur “Le Dévoreur de soleil, tome 3 : Demon in White de Christopher Ruocchio

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