The Queen’s Thief, book 3: The king of Attolia de Megan Whalen Turner


Greenwillow Books, 432 pages, 2007, Fantasy

Encore un tome atypique, plein de subtilité, avec des personnages complexes qu’on ne peux pas s’empêcher d’aimer. Il m’en faut toujours plus, vite, le suivant !

J’ai vu le terme « Hopepunk » utilisé récemment, et en fait cette série se positionne totalement dans ce genre. Les temps sont durs pour les personnages mais ceux ci vont toujours dans le coté positif des choses, sans pour autant que ça en devienne gentillet.

Cette série est une série classée jeunesse/YA, mais elle est en fait plus un « classique » que vraiment uniquement destinée à la jeunesse. je dirais que c’est limite uniquement son coté « hopepunk », qui pousse la série du coté positif, qui a motivé ce classement à notre époque ou le grimdark est considéré comme le coté adulte de la fantasy.
En général j’ai du mal à m’écarter de la fantasy adulte, mais cette série est vraiment une très belle exception.

Pour expliquer le contexte on est dans une partie du monde qui est de type méditerranéen. Je dirais un peu comme une Grèce médiévale, avec ses oliviers, ses figues, ses pâtisseries très sucrée, ses poissons, son climat très chaud et sec qui a tendance à devenir désertique … Ça change un peu de l’Europe centrale ou du nord qu’on retrouve bien plus souvent en fantasy.

Dans ce monde on suis plusieurs petits pays et la politique qui les lie. Eddis, le pays d’ou viens le héros est un petit pays enclavé et montagnard. A l’inverse de Attolia qui est un grand pays fertile et sur la cote.

Suite aux événements du tome précédent, Attolia a perdu une guerre qu’elle menait contre Eddis. Mais Eddis ne peux pas se permettre de vraiment l’intégrer directement, car le pays est trop massif en comparaison. Ils n’ont ni le personnel, ni les moyens pour. La révolte arriverait vite, réduisant à néant les efforts de guerre.
Du coup pour trouver une solution intermédiaire, on décide de marier le personnage principal à la reine d’Attolia.

Celui ci s’appelle Eugenides et porte le titre de « The Thief », un titre qui fait de lui l’espion/voleur du trône d’Eddis. Sous les ordre de sa reine (dont il est l’un des cousins d’une branche secondaire et fait parti des héritiers – lointains), il est envoyé dans les différents autres pays pour récolter des informations ou autre.
Le coté fantasy de la chose fait qu’en fait il est lié par son titre à une déesse qui l’aide (ou pas …) suivant les occasions.

Vous vous demandez peut être : pourquoi le marier lui?
La réponse tient à deux facteurs : – la famille de la reine était en première ligne durant la guerre et a été décimée, il ne reste plus grand monde dedans. – Et Eugenides a été capturé, torturé et a fini avec une main en moins. Du coup ce fait combiné aux traumatismes dont il a du mal à se remettre fait qu’il ne peux plus de toute façon assurer son ancien rôle, il est devenu inutile. Du moins il se sent inutile, et sa cousine sent qu’il a besoin de se trouver un autre but pour survivre.
Lui trouver une fonction politique le rend à nouveau utile pour son pays, voila pourquoi il fini par accepter ce nouveau rôle.

Mais une chose importante à prendre en compte : c’est même la reine d’Attolia, sa futur femme, qui a fait couper la main d’Eugenides quand la situation était bloquée pour l’empêcher de reprendre son espionnage et détruire l’avantage d’Eddis sur son pays.

Le voici donc marié à son pire cauchemars … Au sens propre du terme car depuis il ne dort plu et revit sa torture dés qu’il tombe de sommeil.
Enfin, ça c’est sur le papier, parce qu’en vrai les deux ont bien plus en commun qu’on ne pense.

En fait, ils se sont vraiment rapprochés lors de sa captivité, et The Thief a bien compris que la décision de la reine était politique pas personnelle. Elle aussi a été choquée par ce qu’elle a été obligé de lui faire. Elle était prise entre plein de feux, retranchée contre un mur et sa vie ne tenait qu’au fil qui faisait que ses propres barons ne remettaient pas son pouvoir en cause. Du coup elle ne pouvait pas épargner un espion ennemi, même si celui ci était le célèbre Thief, cousin de la reine d’Eddis, ils n’auraient pas compris et en plus de la guerre c’est une coup d’état qu’elle avait peur de subir.

Les événements les ont plus soudés que séparés finalement même si Eugenides est toujours traumatisé et Attolia très sévère et froide, ne montrant jamais ses sentiments.


Cette série à la particularité de ne jamais suivre l’action principale, mais de nous la faire découvrir au travers d’autre chose. De nombreux éléments sont cachés ou sous-entendus, l’autrice nous laisse vraiment nous faire notre propre opinion sur les faits et ne laisse pas celle d’un des personnages prendre le dessus.
Dans ce tome c’est encore plus marqué sur ce point : on ne suis pas Eugenides personnellement comme dans les tomes précédents, mais son garde personnel.

Celui ci commence en le détestant, mais sa loyauté l’oblige a bien faire son travail.
Et heureusement car il aura fort à faire ! Il n’est pas le seul à le détester et à comploter contre lui …

J’aime bien cette série parce qu’elle ne va jamais la ou on l’attends. Elle reste dans le coté positif, malgré tout les cotés sombres.

Le personnage d’Eugenides est excellent ! Tout repose la dessus en fait.
Malgré le fait qu’en tant que lecteur on le connaisse, on est tout de même surpris par le développement de ce tome. En fait c’est un personnage qui cache une intelligence et plein d’idées derrière un masque « je m’en foutiste ».
Une des raisons qui font que les gardes ne l’aiment pas est d’ailleurs le fait qu’il ne « fait pas roi », en plus d’être l’ennemi du royaume. Mais il est bien plus fin que ça justement. Par derrière il manœuvre pour arriver à ses fins alors que tout le monde le sous estime et ne le prend pas au sérieux.

Le problème c’est que si cette tactique fonctionne bien pour un espion, c’est ce qu’il a toujours connu toute sa vie d’avant, elle marche beaucoup moins pour un roi qui est sur le devant de la scène en permanence et qui doit avoir l’aval du peuple pour pouvoir vraiment faire un travail de fond et éviter les conspirations ouvertes à son égard.
En plus il déteste être au centre de l’attention donc ça ne rend pas son nouveau poste très attractif à ses  yeux.

Tout l’intérêt de ce tome tourne autour du fait que les alliés d’Eugenides essayent de faire de lui un vrai roi, tout en ne détruisant pas ses plans et ses manœuvres souterraines.

J’ai aussi beaucoup aimé sa relation avec Attolia (la reine, dont on ne connait pas le prénom). Au début on croit vraiment qu’ils ne se parlent jamais en dehors de l’exercice du pouvoir mais plus le temps passe plus on se rend compte que ça aussi c’est une façade. Les deux ont continué leur rapprochement et sont bien plus proche que tout le monde n’imagine.
Elle a beau être bien plus âgée que lui et bien plus dure en façade, elle va tout faire pour qu’il arrive à prendre sa place à ses cotés plutôt que derrière elle en la laissant seule sous le feu des projecteurs.

Finalement c’est une relation bien plus complexe et subtile que que tout ce qu’on imaginais au début qui se dévoile au fur et à mesure, sous la vision du garde.
Encore une fois cette façon de découvrir la profondeur des personnages de façon détournée la rend précieuse, j’avais l’impression d’avoir découvert un secret bien gardé et j’adore cette sensation.

Par contre comme les autres tomes on est très loin d’être dans un livre d’action. Niveau rythme on se rapproche plus de l’assassin royal par exemple. On parle beaucoup de la vie de tout les jours, des moments ou il ne se passe pas grand chose.
Le métier de garde est composé de beaucoup d’attentes en faction dans les couloirs devant une porte, de conversations entendues des gens qui passent sans se soucier d’eux, ce genre la. Du coup c’est le terrain idéal pour tout les bruits de couloirs, les rumeurs sur ce qu’il se passe vraiment dans le palais …

Bref, une bonne lecture, comme les autres tomes de la série. Je ne peux que la conseiller, même pour commencer la lecture Vo, car son style très fluide la rend facile à lire.
Je ne comprend vraiment pas pourquoi cette série n’a jamais été traduite. Elle a eu un bon succès du coté des pays anglophones et elle change un peu de ce qui est classique dans le genre. J’ai d’ailleurs du mal à vraiment expliquer ce qui fait son intérêt, j’ai toujours l’impression de ne pas réussir à exprimer mes sentiments.
En tout cas j’en ressort très satisfaite et je vais lire le suivant rapidement.


Mes avis sur les autres tomes de la série : book 1: The thief, book 2 : The queen of Attolia (pas encore de chronique)

6 commentaires sur “The Queen’s Thief, book 3: The king of Attolia de Megan Whalen Turner

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  1. La série me tente, j’aime les histoires qui se déroulent dans des cadres comme celui-ci, ça me fait penser de loin à Prince Captif ^^! Sauf que je suis une flemmarde et que j’aurais bien le lire en français plutôt ><

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    1. Alors pour ce qui est de mon avis sur cette comparaison qui peut effectivement venir en tête :
      Ça n’a vraiment RIEN à voir avec prince captif, enfin sauf qu’on est sur de la fantasy et qu’on a un personnage qui tombe amoureux d’une personne qui lui a fait du mal dans le passé (mais c’était du mal dans le cadre d’un prisonnier qu’on voulait faire parler, dévoiler des secrets d’état lors d’une guerre, pas juste pour le coté sexuel ou pour se faire plaisir ou pour le faire obéir).
      Mais bon, niveau ambiance, type de fantasy, personnages, façon de traiter les choses, c’est tellement différent qu’on ne peux pas comparer 😛

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        1. Il y a peu d’espoir je dirais, la série a 10 ans maintenant et a eu un gros sucres dans les pays anglophones, mais on n’a rien vu venir chez nous.
          Après ça ne m’étonne pas parce qu’elle est vraiment différente au niveau ton et construction de la fantasy habituelle, comme je disais c’est vraiment du hopepunk, très positif, pas du tout dans la tendance de la dark/grimdark actuelle qui fait sensation.
          Du coup les éditeurs ont du hésiter pour cette raison 🙂

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